La saison des fêtes est arrivée, apportant avec elle une ambiance émotionnellement ambivalente pour les parents en garde alternée. Elle est à la fois attendue et redoutée.
Elle est attendue car elle illumine les yeux de nos enfants, les plongeant dans l’excitation de la préparation du sapin, de la rédaction de la liste de cadeaux et de la dégustation quotidienne des chocolats du calendrier de l’Avent. Ces moments d’euphorie remplissent nos coeurs de joie, apportant de la lumière après un novembre souvent gris.
Cependant, elle est également redoutée, car nos enfants sont « enlevés » au coeur de ces instants joyeux, nous limitant à une moitié de la fête qui leur est destinée. La garde alternée emporte inévitablement une partie de magie avec elle.
Il est incontestable qu’il y a de plus en plus de parents séparés chaque année, et il est assuré que chez certains d’entre eux, il y aura un 25 décembre sans enfants, pour la première fois. Après des mois difficiles, la fin de l’année pourrait être profondément triste pour certains d’entre vous.
Le premier Noël en garde alternée, séparé(e) de vos enfants, est le plus difficile à vivre. Même les années suivantes, il est encore possible de ressentir de la déception. Nos repères sont perturbés, et nous devons faire face au manque de nos petits. La joie et les rires cèdent alors la place à l’amertume, aux pleurs, à la tristesse et au désarroi.
Il est crucial de reconnaitre que nous vivons à ce moment-là un deuil, car Noël est avant tout une fête familiale, et notre famille est aujourd’hui brisée. Cette douloureuse réalité est ravivée en cette période particulière de l’année. Comme je le souligne souvent : plus rien ne sera jamais comme avant.
Vous serez peut-être entourés pendant cette période, et je l’espère sincèrement, mais il sera difficile d’éviter le sentiment de solitude, surtout si c’est « votre première fois ». Les fêtes de fin d’année constituent une étape majeure dans le deuil de la « famille idéale », de votre famille idéalisée.
Certes, cela va perturber, secouer, piquer, mais au milieu de ce tumulte, vous avez l’opportunité de REINVENTER NOEL ! Si vous vous sentez déstabilisé(e) par cette nouvelle « organisation » et cette alternance qui empiète sur votre bonheur, soyez assuré(e) que vos enfants, eux aussi, connaitront quelques hésitations et confusions dans ce Noël « pas comme les autres ».
Il vous appartient désormais d’inventer votre propre magie. Modelez un Noël qui vous appartient, avec de nouveaux rituels que vos enfants réclameront chaque année. Conservez la magie dans leur vie, surtout après une épreuve.
Créer une bulle de douceur pour apaiser vos coeurs mélancoliques même si c’est juste pour un instant.
Oubliez le calendrier, car Noël n’est pas seulement une date, c’est un état d’esprit. Peu importe si les cadeaux sont ouverts avant ou après le 25 décembre. L’essentiel réside dans les étoiles dans les étoiles dans les yeux et le bonheur de vos enfants ! L’amour qui émane de tous les préparatifs crée une atmosphère unique à cette période.
Lorsque vous organiserez les fêtes les années suivantes, il y aura moins de drames, plus de sourires, et l’envie de revivre des éclats de rire, des moments de complicité à préparer des sablés, à décorer, à emballer des cadeaux, à prendre des photos avec le Père Noël, à déguster des marrons chauds, à suspendre des lumière, à allumer des bougies, à déposer des crèches sous le sapin, à assister à des messes de minuit, à savourer des repas festifs, à regarder des téléfilms de Noël, à écouter en musique de fond « Mon beau Sapin » avec l’odeur de cannelle qui emplit toute la maison.
Doucement, vous retrouverez cette atmosphère singulière et chaleureuse que seule la fête de Noël sait nous offrir.
Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore.
