Il grandit. Tu le vois. Tu l’aimes. Et il s’éloigne. C’est le propre de l’adolescence : une métamorphose silencieuse, souvent pudique, parfois brutale. Le cœur d’un parent apprend alors à battre différemment, à distance.
Dans cette période floue, entre l’enfance qui s’efface et l’adulte qui se dessine, on voudrait ralentir le temps. Le retenir.
Mais il file, malgré nous.
Ce poème, je l’ai griffonné comme une lettre à mon enfant, en équilibre sur le fil invisible de l’amour et du lâcher-prise. Il parle de cette transition douce-amère qu’est l’adolescence, de ces instants volés à l’évidence de l’enfance, et de ce lien qui, quoi qu’il arrive, ne rompt jamais.
Un hommage à toutes les mères (et tous les pères) qui apprennent à aimer... en laissant s’envoler.
Je te vois grandir et doucement t’évader
Je ne peux pas te retenir
Tes ailes se dessinent insensiblement
Traitresses, elles collaborent à t’affranchir
Sur la pointe des pieds
Un jour tu vas t’en aller
Le temps passe comme un caillou dans la chaussure
Un jour, viendra la fin de nos aventures
L’indépendance te courtise
Par ses promesses, elle te fascine
Tu sais, j’aurais voulu savoir faire des vocalises
Pour toujours demeurer ton héroïne
Oui, j’aurais voulu savoir chanter tu sais
Pour célébrer au-delà du monde entier
Notre garde partagée
Toi et moi, on aurait eu, un faux succès
Mais paraît qu’ce don-là je ne l’ai pas
Alors quand c’est trop fort en dedans
Je griffonne des rimes en m’épanchant
Moi, je tente seulement d’écrire Acapella
Mais conjuguer ou fredonner,
Ça n’appréhende pas le temps
Cet assassin en liberté
Qui à jamais, m’a dépouillé
De ta jolie bouille de bébé
