Poème – Adolescence ♥

Il grandit. Tu le vois. Tu l’aimes. Et il s’éloigne. C’est le propre de l’adolescence : une métamorphose silencieuse, souvent pudique, parfois brutale. Le cœur d’un parent apprend alors à battre différemment, à distance. Dans cette période floue, entre l’enfance qui s’efface et l’adulte qui se dessine, on voudrait ralentir le temps. Le retenir. Mais il file, malgré nous.
Ce poème, je l’ai griffonné comme une lettre à mon enfant, en équilibre sur le fil invisible de l’amour et du lâcher-prise. Il parle de cette transition douce-amère qu’est l’adolescence, de ces instants volés à l’évidence de l’enfance, et de ce lien qui, quoi qu’il arrive, ne rompt jamais. Un hommage à toutes les mères (et tous les pères) qui apprennent à aimer... en laissant s’envoler.
Je te vois grandir et doucement t’évader Je ne peux pas te retenir Tes ailes se dessinent insensiblement Traitresses, elles collaborent à t’affranchir
Sur la pointe des pieds Un jour tu vas t’en aller Le temps passe comme un caillou dans la chaussure Un jour, viendra la fin de nos aventures
L’indépendance te courtise Par ses promesses, elle te fascine Tu sais, j’aurais voulu savoir faire des vocalises Pour toujours demeurer ton héroïne
Oui, j’aurais voulu savoir chanter tu sais Pour célébrer au-delà du monde entier Notre garde partagée Toi et moi, on aurait eu, un faux succès
Mais paraît qu’ce don-là je ne l’ai pas Alors quand c’est trop fort en dedans Je griffonne des rimes en m’épanchant Moi, je tente seulement d’écrire Acapella
Mais conjuguer ou fredonner, Ça n’appréhende pas le temps Cet assassin en liberté Qui à jamais, m’a dépouillé De ta jolie bouille de bébé

Laisser un commentaire

Retour en haut