La séparation des parents a toujours un impact psychologique pour les enfants. Les parents peuvent accompagner ce bouleversement, d’abord lors de l’annonce de la séparation et dans la manière de vivre ensuite leur parentalité.
Bruno est un enfant blessé de parents divorcés. Il a très mal vécu la séparation de ses parents. “On était des boucliers affectifs pour l’un et pour l’autre. Nos parents se servaient de nous pour régler leur compte. C’était très douloureux pour ma fratrie et pour moi. Je ne voulais pas me marier parce que j’avais peur du divorce. Je ne souhaitais pas avoir d’enfant.”
Même si le divorce s’est banalisé dans la société, il n’en reste pas moins un traumatisme pour les enfants. “C’est très difficile pour les enfants d’en parler” constate la psychologue Lorraine Content. Bernadette avait quatre enfants lorsqu’elle a divorcé. Le garçon de 14 ans a très mal vécu la séparation des parents. “Il ne voulait plus aller au collège, il s’enfermait dans la chambre.”
“Un couple qui s’est aimé est parti dans l’idée que ça allait durer pour toute la vie. C’est comme si cet amour tout d’un coup devenait de la haine. Aussi fort a été l’amour, aussi fort va être la haine et la destruction” analyse Lorraine Content. La rupture signe l’effondrement du projet de vie. Mais la séparation des parents est parfois vécue comme la fin d’une tension, voire d’une certaine violence que l’enfant va ressentir par ricochet. “C’est très important pour un enfant de pouvoir dire « en fait, ça me soulage, c’était tellement tendu à la maison »”.