Lettre à mon fils | Aux parents qui se sentent coupables

Mon fils,

Je t’ai déjà demandé pardon… et je sais que je continuerai à le faire, peut-être toute ma vie. Parce que toi, tu n’as connu que ça : la garde alternée, les sacs qui passent d’une maison à l’autre, les repères qui changent chaque semaine. Tu n’as pas connu ce que certains appellent une « vraie famille », celle qui partage un même toit, un même rythme, une même table chaque soir.

Comprendre la culpabilité parentale

Et moi non plus, je ne l’ai pas connue, cette vie de famille classique. Pas celle où les parents s’aiment encore le dimanche, où les repas se terminent dans les rires, où tout semble aller de soi. Ma propre histoire a été bancale, imparfaite, pleine de manques. Alors comment aurais-je pu t’en transmettre un modèle que je n’ai jamais eu ?

J’aurais voulu te construire un cocon solide, un foyer stable. Mais j’ai seulement pu t’offrir des bouts de vie, des morceaux d’amour, parfois maladroits mais sincères. Tu as connu des débuts d’histoires, des tentatives, des visages de passage. Rien de durable, rien d’évident, rien de simple.

J’espère seulement que tout cela ne t’aura pas abîmé. Que tu ne porteras pas trop lourd ce que tu n’as pas choisi. J’aimerais croire que tu trouveras ton propre équilibre, même si moi-même je cherche encore le mien.

L’amour reste plus fort que la culpabilité

J’ai fait ce que j’ai pu, avec mes manques, mes peurs, mes blessures aussi. J’aurais voulu te donner mieux, te protéger davantage. Et pourtant, je crois que malgré nos traversées, on a réussi à garder quelque chose d’essentiel : nous. Nos moments complices, nos rires, nos conversations, cette tendresse unique qui nous lie au-delà de tout.

Mais pour toi, comme pour moi, j’aurais aimé autre chose. Une vie plus simple, plus douce, moins morcelée. Ce sentiment d’échec me colle à la peau. La culpabilité aussi, celle qui ne me quitte jamais vraiment.

Aujourd’hui, je vis avec cette alternance qui rythme mes semaines et mes émotions. Une semaine je t’ai, une semaine je t’attends. Et chaque fois, c’est une part de moi qui se tait.

Je te demande pardon, encore. Pas pour ce que tu es devenu, parce que tu es un être merveilleux, mais pour tout ce que je n’ai pas su t’offrir. Pour la normalité que je n’ai pas su créer, et que je t’ai appris à apprivoiser autrement.

Avec tout mon amour,
Maman 🤍🦋

📚 Lecture conseillée
Écoute ton corps: La responsabilité, l'engagement & la culpabilité

Un ouvrage précieux pour apprivoiser la culpabilité et remettre de la douceur dans le quotidien. Des pistes concrètes, accessibles, sans culpabiliser.

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